Fred
Corentin Falière, inspecteur chargé de l'enquête ! Comment mener une enquête lorsqu’on tombe
amoureux, comment aimer lorsqu'on mène une enquête ! Voilà la question qui m'anime dans l'approche des répétitions.
Ca y est le texte est presque su, je su presque le texte, je prétexte que je le su, je pressens
que je me tue, je me tais et présente mon texte.
Etre flic, c'est difficile, ils sont tous fous !
Jean-Jacques
Le Boucher est un colérique dont la psychologie nous dit qu’elle est une émotion secondaire à une blessure, un manque, une
frustration. Comme nous tous le boucher manque d’amour. La belle affaire ! Il le dit d’ailleurs à sa femme se plaignant qu’il lui manque quelque chose et qu’elle n’est pas heureuse. Et si lui
disparaissait ? Manquerait-il à quelqu’un ?
Mais voilà son problème : « C’est une boucherie ici. On ne fait pas dans l’humanitaire. » dit le
personnage dès la 2ème scène. Un boucher c’est un marchand de viande assassinée !
Dès lors l’obsession sexuelle n'est pas loin : « Il est porté sur la chose c’est pas croyable », déclare
sa femme. Méfions-nous tout de même : c’est peut-être davantage l’obsession d’une société que d’un personnage. Quand une adolescente disparaît, fugue ou agression, qui ne pense au sexe
?
Le boucher ne ferait donc que dire tout haut ce que le village pense tout bas.
De là à le faire passer pour un violeur de nymphette voire, pire, un anthropophage contrarié : un
ogre... C’est d’ailleurs le conte du Petit Poucet que l'institutrice raconte à sa classe vers la fin !
Mais paradoxalement, il est peut-être le personnage qui a la sexualité la plus saine, un peu rude mais
saine, quand le désir de son épouse lui vient à la voir en nuisette au milieu de la boucherie en pleine nuit : « Toi et cette viande ça m’affole.» Si c’est pas de la tendresse, ça
!
Alors, ce qui manque au boucher, n'est-ce pas être comme Jean-Guy le simple, mais avec un autre art et
d'autres matières : un jardinier amoureux des arbres… ?
Jean
F 
Mon personnage est Serge Brochant : intéressant à jouer car plus complexe qu'il n'y
paraît au premier abord
Au 1er degré, il est ce qu'on pourrait appeler un "sale con" acariâtre qui prend plaisir à
dénigrer sa femme et qui en fait son souffre-douleur en l'asticotant constamment pour la déstabiliser
Au 2ème degré, il s'agit en fait d'un type frustré, qui étouffe dans sa peau de petit
retraité étriqué et qui reproche inconsciemment à sa femme de lui renvoyer cette image
Reste maintenant à trouver, au fil des répétitions, comment faire percevoir
au public la complexité de ce personnage
photos André Ori